Développer et partager les connaissances scientifiques les plus pertinentes possibles concernant la santé psychologique des populations exposées aux conflits armés et aux violences intergroupes.
AXE 2: Violences sexuelles
Un examen des conséquences psychologiques des violences sexuelles, tristement endémiques au Sud et Nord Kivu.
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Exposition traumatique et fonctionnement psycho-cognitif en situation des conflits armés : cas des femmes victimes des viols et violences sexuelles à l’Est de la République démocratique du Congo.
Par Nyandu Kasali Honnête
Ecole de psychologie de l’Université Laval, Programme de Doctorat en Psychologie (PhD).
Superviseurs :
Isabelle Blanchette, Professeure titulaire à l’Université Laval, directrice de recherche Serge Caparos, Maitre de conférences à l’Université Paris 8, codirecteur de recherche
Problème de recherche
L’Est de la République Démocratique du Congo est l’une des régions les plus instables sur la planète avec des guerres et conflits armés successifs. Aux conséquences multiples, s’ajoute une recrudescence de viols et violences sexuelles faites à la femme comme arme de guerre (Maertens de Noordhout, 2013; Moufflet, 2009).
La recherche documente les répercussions intra-personnelles du viol comme évènement potentiellement traumatique pour la victime (Ainamani et al., 2017; Qureshi et al., 2011). La littérature à ce sujet dénote une association entre cette exposition traumatique et les manifestations psychopathologique, dont le trouble de stress post-traumatique (TSPT) et d’autres troubles psychopathologiques liés au traumatisme, la dépression et l’anxiété (Brown et al., 1987; Brown & Harris, 1978; Brown et al., 1978), l’abus d’alcool et des substances psychoactives, etc. (Catani et al., 2008; Hecker et al., 2015).
Les impacts cognitifs de ces événements sont moins étudiés, bien que les répercussions cognitives du trauma de manière générale commencent à être documentées (Ainamani et al., 2017; Baker et al., 2005; Blanchette et al., 2019; Brown et al., 1987; Goumbri et al., 2015, 2016; Kasali, 2019; Mgoqi-Mbalo et al., 2017; Schalinski et al., 2011; Scott et al., 2015).
Cette thèse vise à explorer le vécu psychologique des femmes victimes des viols et violences sexuelles dans un contexte de guerres et conflits armés et analyser l’impact sur le fonctionnement cognitif, de l’exposition traumatique d’une part et des troubles psychopathologiques développés par ces femmes d’autres part.
L’impact d’une prise en charge psychosocial sur les trajectoires des femmes sera aussi évalué. Le projet utilise donc une approche longitudinale selon laquelle des survivantes des viols et violences sexuelles seront évaluées à l’admission dans les structures de prise en charge de l’Hôpital et Fondation Panzi à Bukavu, province du Sud-Kivu en RDC et réévaluées six mois après le début de la prise en charge.
Le projet vise à répondre à quatre questions spécifiques, à savoir :
1. Quelle différence existe-t-il entre l’impact traumatique du viol et les autres événements traumatiques
2. Quelle relation existe-t-il entre le viol, les troubles psychopathologiques et le fonctionnement cognitif des victimes ?
3. Le dysfonctionnement cognitif prédispose-t-il à la psychopathologie ou en est-il une conséquence en situation d’exposition traumatique ?
4. Quelles sont les variables cliniques, sociodémographiques et culturelles pouvant influencer cette relation ?
En parlant du fonctionnement cognitif dans cette recherche, nous faisons allusion à trois fonctions cognitives dont l’attention, la mémoire de travail et l’inhibition. En effet, la littérature sur ces fonctions d’une part, et sur le vécu psychologique des femmes survivantes des violences sexuelles d’autre part, montre que ces fonctions sont plus sollicitées pour une réintégration et une adaptation sociale réussie des femmes survivantes des viols et violences sexuelles.