Développer et partager les connaissances scientifiques les plus pertinentes possibles concernant la santé psychologique des populations exposées aux conflits armés et aux violences intergroupes.
La République démocratique du Congo est divisée en vingt-six provinces, comprenant la ville-province de Kinshasa. Les deux provinces de Kivu (Nord et Sud) à l’Est du pays dont les deux villes phares sont Goma et Bukavu, attirent particulièrement notre attention. Ils sont stratégiques et renferment d'importantes ressources minière qui alimentent les conflits armés dans cette région. Les conflits armés dans les deux provinces du Kivu ont surtout causé beaucoup des migrations internes qui ont délocalisé de nombreux groupes ethniques et provoqué une difficile cohabitation culturelle entre peuples. On distingue, par exemple au Nord Kivu un « grand Nord » qui s’organise autour de la ville de Butembo, avec le groupe ethnique Nande, nombreux et soudés, qui s’affirment et restent maîtres. Et un « petit Nord », autour de la Goma (la plus grande ville de la région), où les immigrants et natifs (rwandophones, hutu et tutsi) disputent des terres avec les Hundes autochtones. Ethniquement plus diversifié, le Sud-Kivu s’organise autour de la ville de Bukavu. On retrouve ici le Shi, Havu, Fuliru, Bembe ou Rega autochtones et de nombreux immigrés récents ou anciens comme le rundi (hutu & tutsi) tels que les Banyamulenges.
Au-delà de cette difficile de cohabitation interculturelle, les violences armées ont gagné en nombre dans cette partie du pays et se sont complexifiées pour le contrôle des ressources minières provoquant ainsi beaucoup de conflits fonciers. Le groupe armé du M23 (mouvement du 23 mars) est aujourd’hui le plus actif et le mieux équipé, soutenu par le Rwanda voisin, selon l’Organisation des Nations Unies. Les rebelles du M23 sont surtout accusés de procéder à des exécutions sommaires et au recrutement forcé de civils dans cette partie de la République démocratique du Congo, selon Human Rights Watch. Aujourd’hui, cette région du Kivu représente quasiment une zone de non-droit : “le gouvernement n’y exerce plus son autorité, les seigneurs de guerre ont la mainmise sur les activités économiques. Ces dernières se concentrent autour du trafic illégal des ressources minières orchestré par divers groupes armés, et profitent principalement au Rwanda, à l’Ouganda et aux multinationales des pays développés. Le pillage de ces richesses naturelles finance le trafic d’armes et nourrit ainsi le conflit qui perdure depuis la fin des années 1990” (Le Ster, 2011). Pour désigner l'horreur des viols causés par les groupes armés dans la zone Est de la République Démocratique du Congo, "les données de Médecins sans frontières (MSF), ONG très implantée en RDC, donnent une idée de l’ampleur du phénomène : dans un rapport publié en juillet 2022, l’organisation déclare avoir soigné près de 11 000 victimes – 30 par jour – dans ses six centres de santé situés dans des zones de conflit" (on peut lire les détails de ce rapport sur https://www.msf.fr/actualites/rdc-des-violences-sexuelles. Un chiffre « en deçà de la réalité », note l’ONG.
Ressources bibliographiques importantes
GUERRE ET VIOL
Deux faces de fléaux traumatiques en République Démocratique du Congo
Collection : Études africaines - Psychologie
Zone géographique :
- Afrique > Afrique centrale > République démocratique du Congo
Thématique :
- Psychologie et psychanalyse
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Le viol, une arme de terreur
Dans le sillage du combat du docteur Mukwege
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Les auteurs
In Koli Jean Bofane, Colette Braeckman, Guy-Bernard Cadière, Simon Gasibirege, Michèle Hirsch, Nathalie Kumps, Jean-Paul Marthoz, Thierry Michel, Hélène Morvan, Simone Reumont, Isabelle Seret, Maddy Tiembe et Damien Vandermeersch.
Liste partielle de films de la République démocratique du Congo.