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Participation de l’Observatoire Psycavi au Congrès Mukwege

La directrice de l’Observatoire Psycavi, Isabelle Blanchette et plusieurs de ses étudiants ont participé au 5ième Congrès de la Chaire Internationale Mukwege qui s’est tenu à Montréal, du 3 au 6 décembre 2024; un congrès accueilli par l’Université de Montréal. Le thème de ce congrès était : Mettre fin aux violences basées sur le genre : autonomisation des femmes et développement durable. L’Objectif majeur du congrès était de faire un bilan des avancées et des obstacles à l’égard de l’égalité de genre et de l’avancement des connaissances, des interventions, des politiques et des droits en lien avec la prévention des violences sexuelles faites aux femmes en vue de l’autonomisation et développement durable de ces dernières.

Le congrès a réuni des ressortissants de nombreux pays, notamment la Belgique, les Pays-Bas, la République Démocratique du Congo, le Canada, les États-Unis, le Rwanda, et bien d’autres. Les participants étaient des chercheurs et des acteurs dans les secteurs du droit, de la santé, de l’éducation, de la finance et du développement socio-économique. Toute aussi importante était la représentation des femmes ayant subi des violences basées sur le genre et des violences sexuelles dans le contexte des conflits armés.


Les présentations ont porté sur plusieurs thématiques dont :

  • L’égalité des genres : gains et blocages
  • La problématique des violences sexuelles et basées sur le genre et son impact sur la santé physique et mentale des femmes et des filles
  • Autonomisation et développement socio-économique des femmes 
  • Droit international en matière de violences sexuelles et la justice réparatrice et transitionnelle

Honnête Kasali, doctorant au sein de l’Observatoire sous la direction d’Isabelle Blanchette, a présenté une étude qui a examiné le trouble de Stress Posttraumatique (TSPT) et la mémoire de travail parmi 313 femmes dont 167 ayant subi un viol à l’Est de la RDC. Les résultats de cette étude ont montré qu’une prise en charge psychologique avait contribué à l’amélioration des symptômes et des difficultés de mémoire de travail entre le temps 1 et le temps 2 de l’étude.

Jacques Batenga, psychologue et chercheur, a présenté un modèle holistique de l’hôpital HealAfrica qui contribue à la protection et l’autonomisation des femmes victimes de violences basées sur le genre. Ce projet, qui inclut 5000 femmes par année, comprend des services multisectoriels : l’accès aux soins médicaux et psychologiques, l’accompagnement juridique, et la réintégration socioéconomique à travers l’appui des micro-projets communs. Plus de 80 % de ces femmes se disent satisfaites de services reçus.

D’autres étudiantes de l’Observatoire Psycavi, Mathilde Josserand, Laurence Grenier et Marie Chantal Ingabire, ont activement participé à élaborer des synthèses des différentes séances du congrès. 


À l’issu du congrès, des recommandations, qui seront ultérieurement publiées sous format d’un manifeste, ont été formulées. Les grandes lignes sont les suivantes :

Thématiques transversales :

  • Co-création / participation des femmes et des populations concernées à toutes les étapes
  • Décolonisation des approches et des savoirs
  • Interdisciplinarité
  • Sensibilité aux spécificités et contextes locaux

Recommandations aux décideurs et décideuses

  • Appeler les États à prendre leur responsabilité légale et jouer un rôle actif dans la prévention, la justice et la réparation des violences sexuelles, particulièrement en contexte de conflits armés.
  • Mettre en place des processus centrés sur les victimes, contribuant à restaurer la dignité des femmes et leur participation sociale.
  • Investir les ressources nécessaires pour permettre la prise en charge holistique des victimes de violences basées sur le genre, peu importe où elles se trouvent, dans les systèmes de santé primaire.
  • Élaborer des politiques visant à renforcer l'autonomisation des femmes, en mettant un accent particulier sur leur indépendance financière.

Aux chercheuses et chercheurs

  • Mener des recherches rigoureuses pour tester l’efficacité des interventions, en considérant les spécificités linguistiques et culturelles.
  • Partager les outils pratiques issus de la recherche avec les victimes et les intervenant·e·s.
  • Étudier tous les déterminants des violences faites aux femmes ainsi que leurs impacts à court et long terme, sur elles-mêmes, leurs enfants, leurs familles et leurs communautés.

Aux organismes communautaires

  • Contribuer aux changements des normes sociales et à la réduction de la stigmatisation des victimes de violences sexuelles.
  • Mobiliser les leaders communautaires, autorités morales et spirituelles dans la lutte contre les violences faites aux femmes.
  • Soutenir les communautés dans la création d’environnements sécurisants, sensibles, permettant le soutien et la participation des femmes survivantes.
  • Trouver une façon de mobiliser l’ensemble de la société, incluant les hommes, dans la lutte contre les violences faites aux femmes la réduction du fardeau associé.

Aux organismes d’intervention

  • Adopter des approches holistiques qui offrent des services médicaux, psychosociaux, juridiques et socio-économiques en un seul lieu pour faciliter le rétablissement et la participation sociale des victimes.
  • Former et accompagner les professionnel·le·s de la santé et les intervenant·e·s aux pratiques efficaces, adaptées, basées sur des données probantes et assurer la pérennité de ces initiatives.
  • Développer des moyens simples et efficaces pour partager les connaissances et informer les victimes, les intervenant·e·s et les communautés des services et ressources disponibles.
Participation de l’Observatoire Psycavi au Congrès Mukwege
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